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Les syndicats en Belgique 3\/3 1943-1962<\/strong><\/span><\/h2>\n

Le revirement patronal<\/strong><\/span><\/h2>\n

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\"\"1941 : les syndicats r\u00e9formistes re\u00e7oivent un soutien inattendu<\/span><\/strong><\/span><\/p>\n

Lors de l\u2019expos\u00e9 pr\u00e9c\u00e9dent, nous avons vu que, apr\u00e8s la victoire allemande en 1940, la majorit\u00e9 des hauts responsables socialistes, du parti comme des syndicats, avaient tent\u00e9 de n\u00e9gocier un compromis, voire leur int\u00e9gration \u00e0 \u201cl\u2019ordre nouveau\u201d. Cette tentative d\u00e9boucha sur la cr\u00e9ation d\u2019un syndicat unique aux tendances fascisantes, l\u2019Union des travailleurs manuels et intellectuels (UTMI), sous la direction de Henri De Man.<\/p>\n

L\u2019ancien secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral de la CGTB, Jospeh Bondas, \u00e9tait un des rares dirigeants syndicaux \u00e0 s\u2019opposer \u00e0 cette perspective.<\/p>\n

Mais au sortir de l\u2019hiver 1941, c\u2019\u00e9tait un homme isol\u00e9, sans boulot, soumis aux pressions et aux menaces des dirigeants nazis qui tentaient de lui extorquer le contr\u00f4le de comptes bancaires et des avoirs de son syndicat.<\/p>\n

Quelques mois plus tard, en ao\u00fbt 1941, alors que la vague de gr\u00e8ves qui avait commenc\u00e9 au printemps en Wallonie se poursuivait \u00e0 Bruxelles et en Flandre, Bondas fut invit\u00e9 par le bourgmestre socialiste de Li\u00e8ge (Bologne). Quelle ne fut pas la surprise du leader syndical de trouver r\u00e9uni dans le salon du bourgmestre, le conseil d\u2019administration d\u2019un des plus gros complexes sid\u00e9rurgiques du pays (Ougr\u00e9e-Marihaye).<\/p>\n

Le pr\u00e9sident du groupe, et principal actionnaire, le baron de Launoy, prit la parole pour expliquer \u00e0 Bondas que eux, les patrons de la sid\u00e9rurgie li\u00e9geoise, approuvaient sa tentative de reconstruire des syndicats socialistes clandestins, et qu\u2019il pouvait compter sur leur soutien\u2026 financier entre autres.<\/p>\n

Cette initiative n\u2019\u00e9tait pas isol\u00e9e. A Gand, les organisations du patronat catholique, sous la direction de l\u2019industriel L. A. Bekaert, firent des offres semblables aux dirigeants de la CSC qui commen\u00e7aient \u00e0 craindre de se faire d\u00e9valiser par l\u2019UTMI.<\/p>\n

Mais davantage que les syndicats chr\u00e9tiens, c\u2019\u00e9taient surtout les syndicats socialistes qui \u00e9taient l\u2019objet de la sollicitude du grand patronat.<\/p>\n

En ao\u00fbt \/ septembre 1941, la plus importante organisation patronale, le Comit\u00e9 Central Industriel (CCI, anc\u00eatre de la FEB), d\u00e9signait en son sein un responsable, Paul Goldschmidt, pour prendre contact avec les chefs de file socialistes en rupture avec les nazis et leurs alli\u00e9s dans le mouvement ouvrier belge.<\/p>\n

Quel revirement de la part du CCI ! Un an \u00e0 peine auparavant, en juillet 1940, il exultait devant la d\u00e9cision de l\u2019autorit\u00e9 d\u2019occupation allemande \u201cd\u2019interdire les syndicats politiques<\/em>\u201d, \u201cd\u2019abolir le r\u00e9gime des commissions paritaires<\/em>\u201d et de dissoudre le Parti socialiste (comme tous les autres partis).<\/p>\n

Que s\u2019\u00e9tait-il pass\u00e9 pendant ce laps de temps?<\/p>\n

Une vague de gr\u00e8ves s\u2019\u00e9tait \u00e9tendue sur le pays qu\u2019aucune menace, aucune arrestation de meneurs n\u2019avaient pu enrayer. Finalement, ce fut l\u2019autorit\u00e9 militaire allemande qui fit pression sur les employeurs pour qu\u2019ils conc\u00e8dent une augmentation des salaires de 10%!<\/p>\n

Les patrons durent constater que si un d\u00e9cret militaire pouvait dissoudre l\u00e9galement les organisations ouvri\u00e8res, il ne pouvait pas faire dispara\u00eetre les militants ni effacer la conscience de classe de centaines de milliers de travailleurs.<\/p>\n

Les patrons purent observer aussi que la gr\u00e8ve avait soud\u00e9 une fraction importante des travailleurs autour des militants communistes, qui avaient \u00e9t\u00e9 les principaux organisateurs du mouvement.<\/p>\n

Ces militants entreprenaient d\u00e9sormais d\u2019organiser leurs camarades de travail au sein de Comit\u00e9s de Luttes Syndicales (CLS) clandestins, bien plus radicaux que ne l\u2019avaient \u00e9t\u00e9 les syndicats socialistes dissous un an plus t\u00f4t.<\/p>\n

Bien s\u00fbr, ce n\u2019\u00e9taient pas quelques milliers de militants communistes qui faisaient peur au patronat. C\u2019\u00e9tait de leur part une adaptation \u00e0 l\u2019\u00e9volution de la situation internationale.<\/p>\n

Apr\u00e8s la Bataille de Londres (ao\u00fbt \/ septembre 1940) et l\u2019invasion de l\u2019URSS (juin 1941), il n\u2019\u00e9tait plus s\u00fbr du tout que l\u2019Allemagne allait gagner la guerre. Et, si elle devait la perdre, cela signifiait qu\u2019il allait \u00eatre impossible d\u2019utiliser encore, contre les travailleurs, des m\u00e9thodes dictatoriales.<\/p>\n

C\u2019est dans ce contexte que la mont\u00e9e de la combativit\u00e9 ouvri\u00e8re les inqui\u00e9tait et qu\u2019ils s\u2019effor\u00e7aient d\u2019aider \u00e0 la remise sur pied d\u2019appareils r\u00e9formistes assez puissants pour maintenir les luttes des travailleurs dans certaines limites. Comme ils l\u2019avaient r\u00e9ussi en 1918, face \u00e0 la menace de la r\u00e9volution russe.<\/p>\n

D\u00e8s ce moment, des moyens financiers consid\u00e9rables commenc\u00e8rent \u00e0 pleuvoir sur les dirigeants r\u00e9formistes. Car \u00e0 travers le CCI, ce sont tous les r\u00e9seaux de la grande classe capitaliste qui allaient se mobiliser pour aider \u00e0 la reconstruction des organisations r\u00e9formistes.<\/p>\n

Alexandre Galopin, gouverneur de la Soci\u00e9t\u00e9 G\u00e9n\u00e9rale, le plus gros holding financier du pays, directeur de la Banque Nationale, et qui dictait au gouvernement sa politique en mati\u00e8re \u00e9conomique, (une politique de collaboration \u00e9conomique avec l\u2019Allemagne), accorda discr\u00e8tement un subside de 1 million de FB \u00e0 Bondas.<\/p>\n

Le gouvernement belge en exil \u00e0 Londres, fit parvenir par ses services secrets, 1,5 million de FB pour la reconstruction du Parti socialiste.<\/p>\n

En juillet 1940, les grandes banques belges avaient cr\u00e9\u00e9 un organisme de pr\u00eats destin\u00e9s aux entreprises en difficult\u00e9, la Caisse d\u2019assistance et de pr\u00eats (CAP). Mais d\u00e8s l\u2019automne 1941, la CAP donna ses subsides pour entretenir tous les cadres socialistes r\u00e9fractaires priv\u00e9s de leurs revenus par les Allemands.<\/p>\n

Ces subsides permettaient aussi le financement du r\u00e9seau \u201cSocrate<\/em>\u201d par lequel les syndicats socialistes clandestins fournissaient une allocation financi\u00e8re, de l\u2019aide mat\u00e9rielle, des faux papiers, un r\u00e9seau de planques, aux travailleurs qui voulaient \u00e9chapper au travail obligatoire en Allemagne. D\u2019apr\u00e8s A. Renard, responsable du r\u00e9seau sur Li\u00e8ge, 7, 3 millions de FB ont \u00e9t\u00e9 distribu\u00e9s par l\u2019interm\u00e9diaire de 145 agents pour soutenir 1400 r\u00e9fractaires. Soit, en fait, la base militante sur laquelle il pouvait s\u2019appuyer pour disputer le contr\u00f4le des nouveaux syndicats aux communistes, dans la sid\u00e9rurgie li\u00e9geoise.<\/p>\n

La bourgeoisie choisit la social-d\u00e9mocratie\u2026<\/strong><\/span><\/p>\n

Le soutien patronal aux socialistes continua \u00e0 aller croissant au fur et \u00e0 mesure de l\u2019\u00e9volution mondiale des rapports de force militaires. En janvier 1943, apr\u00e8s la d\u00e9faite allemande \u00e0 Stalingrad il devint \u00e9vident que, non seulement l\u2019Allemagne avait perdu la guerre, mais que l\u2019Union Sovi\u00e9tique allait en sortir comme une grande puissance victorieuse.<\/p>\n

Parmi les populations d\u2019Europe de l\u2019Ouest, la popularit\u00e9 de l\u2019Arm\u00e9e Rouge \u00e9tait grande, et la force de l\u2019Etat ouvrier impressionnait m\u00eame les travailleurs les plus mod\u00e9r\u00e9s et les plus fid\u00e8les aux vieilles organisations r\u00e9formistes.<\/p>\n

La classe capitaliste ne craignait pas les dirigeants sovi\u00e9tiques, elle savait que ce n\u2019\u00e9taient plus des r\u00e9volutionnaires. Mais elle craignait son propre discr\u00e9dit aux yeux de la population. Les b\u00e9n\u00e9fices engrang\u00e9s pendant la guerre \u00e9taient scandaleux: chaque ann\u00e9e, 2 milliards de FB furent redistribu\u00e9s comme dividendes en 41-42 pour une masse salariale annuelle de plus ou moins 10 milliards.<\/p>\n

La bourgeoise craignait aussi le discr\u00e9dit de tout le personnel politique, de tous les appareils de r\u00e9pression engag\u00e9s dans la collaboration avec l\u2019occupant.<\/p>\n

C\u2019est pourquoi, en Belgique, la bourgeoise d\u00e9cida de confier les responsabilit\u00e9s gouvernementales apr\u00e8s la guerre \u00e0 un parti, b\u00e9n\u00e9ficiant de liens avec la classe ouvri\u00e8re, capable d\u2019\u00eatre \u00e9cout\u00e9 d\u2019elle et d\u2019obtenir sa confiance, le Parti socialiste.<\/p>\n

\u2026 et ses soutiens syndicaux<\/strong><\/span><\/p>\n

Et ce lien, ce ne pouvait \u00eatre que les syndicats, en particulier, dans le contexte de l\u2019\u00e9poque, les syndicats socialistes.<\/p>\n

Cela impliquait, de la part du patronat, d\u2019accepter une croissance num\u00e9rique importante des cadres syndicaux, pour aider \u00e0 la constitution d\u2019un appareil pr\u00e9sent partout, capable de fid\u00e9liser \u00e0 ses perspectives de mod\u00e9ration sociale des repr\u00e9sentants issus du monde ouvrier.<\/p>\n

C\u2019est pour poser les bases de tels appareils syndicaux que les repr\u00e9sentants patronaux (du CCI) et les responsables syndicaux socialistes et chr\u00e9tiens, s\u2019engag\u00e8rent ensemble dans un \u201cPacte social<\/em>\u201d en mai 1944, un mois avant le d\u00e9barquement am\u00e9ricain.<\/p>\n

Ce pacte contenait deux volets.<\/p>\n

Le premier volet organisait la s\u00e9lection, la formation et l\u2019encadrement de responsables syndicaux par une s\u00e9rie d\u2019organismes de conciliation sociale. A la base se trouve le Conseil d\u2019Entreprise, au sein duquel la repr\u00e9sentation syndicale est assur\u00e9e par une d\u00e9l\u00e9gation \u00e9lue lors \u201cd\u2019\u00e9lections sociales\u201d (dans les entreprises de plus de 50 salari\u00e9s).<\/p>\n

Aux \u00e9tages sup\u00e9rieurs, il y a les commissions paritaires, organis\u00e9es par secteur industriel, dans lesquelles des repr\u00e9sentants patronaux et syndicaux concluent des \u201c conventions collectives\u201d sur l\u2019\u00e9volution des salaires et des conditions de travail.<\/p>\n

Tout en haut, les sommets de la hi\u00e9rarchie syndicale sont admis \u00e0 si\u00e9ger dans le Conseil d\u2019Administration de la Banque nationale et dans le Conseil central de l\u2019\u00e9conomie, aux c\u00f4t\u00e9s de repr\u00e9sentants patronaux et politiques.<\/p>\n

L\u00e0 \u00e9videment, ils p\u00e8sent moins \u201csur les orientations \u00e9conomiques et sociales<\/em>\u201d, comme ils aiment \u00e0 le dire, qu\u2019ils ne sont eux-m\u00eames influenc\u00e9s et pr\u00e9par\u00e9s \u00e0 d\u00e9fendre une perspective g\u00e9n\u00e9rale, conforme aux int\u00e9r\u00eats de l\u2019heure de la classe capitaliste, devant les travailleurs.<\/p>\n

Par le biais de ces diff\u00e9rents organismes et institutions allaient \u00eatre s\u00e9lectionn\u00e9s des milliers de cadres syndicaux dont le v\u00e9ritable job salari\u00e9 \u00e9tait de parvenir \u00e0 pacifier, \u00e0 adoucir les rapports entre classes, et \u00e0 \u00e9viter les conflits.<\/p>\n

Le deuxi\u00e8me volet du Pacte social est la constitution d\u2019une s\u00e9rie d\u2019assurances sociales destin\u00e9es \u00e0 adoucir un peu les aspects les plus intol\u00e9rables de l\u2019exploitation capitaliste: la mis\u00e8re qu\u2019entra\u00eenent la maladie, le ch\u00f4mage et la vieillesse.<\/p>\n

C\u2019est ainsi que s\u2019est cr\u00e9\u00e9 l\u2019Office National de S\u00e9curit\u00e9 Sociale (O.N.S.S.) charg\u00e9 de g\u00e9rer les cotisations sociales des employ\u00e9s et, des employeurs ainsi que les subsides de l\u2019Etat, et de les r\u00e9partir vers les 5 secteurs suivants\u00a0:<\/p>\n

Assurance maladie-invalidit\u00e9<\/p>\n

Assurance pension<\/p>\n

Assurance-ch\u00f4mage<\/p>\n

Office des allocations familiales<\/p>\n

Office des vacances annuelles<\/p>\n

C\u2019est le grand patronat qui d\u00e9cide, y compris pour le petit, que tous les employeurs doivent d\u00e9sormais cotiser \u00e0 ces caisses d\u2019assurance, compensant ainsi tr\u00e8s partiellement les aspects les plus violents de l\u2019exploitation.<\/p>\n

En r\u00e9alit\u00e9, cette \u00ab\u00a0cotisation patronale\u00a0\u00bb \u00e9tait une part de salaire que les patrons ne versaient pas directement aux salari\u00e9s \u2013\u00a0mais qui \u00e9tait compt\u00e9e dans les co\u00fbts de productions des patrons\u00a0\u2013 et qui \u00e9tait ensuite r\u00e9partie au profit des salari\u00e9s au ch\u00f4mage, malades, accident\u00e9s ou en retraite.<\/p>\n

Une autre am\u00e9lioration fut la cr\u00e9ation d\u2019un m\u00e9canisme de liaison automatique des salaires \u00e0 l\u2019indice des prix \u00e0 la consommation (index).<\/p>\n

Incontestablement, la cr\u00e9ation de ces assurances sociales, garanties \u00e0 tous les travailleurs, m\u00eame dans les secteurs o\u00f9 ils \u00e9taient faiblement organis\u00e9s (PME, travaux agricoles), repr\u00e9sentait une am\u00e9lioration de leurs conditions d\u2019existence.<\/p>\n

Mais c\u2019est au nom de ces am\u00e9liorations, que les ministres et les syndicalistes socialistes allaient \u00eatre en mesure de demander aux travailleurs d\u2019\u00eatre patients et d\u2019accepter les sacrifices n\u00e9cessaires pour \u201cla reconstruction de l\u2019\u00e9conomie\u201d (la bataille du charbon, le salaire au volume extrait pour les mineurs, les bas salaires partout).<\/p>\n

Une majorit\u00e9 des travailleurs ne pouvait pas manquer d\u2019\u00eatre sensible \u00e0 ce type de garanties et d\u2019adh\u00e9rer aux organisations syndicales qui en assureraient le b\u00e9n\u00e9fice.<\/p>\n

Mais dans le contexte de fin de guerre, de politisation, de m\u00e9contentement et de combativit\u00e9 des travailleurs, cela n\u2019allait pas suffire \u00e0 assurer aux dirigeants r\u00e9formistes mod\u00e9r\u00e9s la pr\u00e9pond\u00e9rance dans les organisations syndicales n\u00e9es durant le conflit.<\/p>\n

La FGTB, issue de la lutte d\u2019influence entre socialistes et communistes<\/strong><\/span><\/p>\n

Les mod\u00e9r\u00e9s minoritaires<\/strong><\/span><\/p>\n

En 1945-46, il y avait des Comit\u00e9s de Luttes Syndicales dans les 400 plus grosses entreprises du pays. Ces CLS avaient \u00e9t\u00e9, la plupart du temps, cr\u00e9\u00e9s sous l\u2019impulsion des communistes, qui en avaient la direction et jouissaient de la confiance des travailleurs.<\/p>\n

D\u00e8s 1945, les CLS se regroup\u00e8rent au sein de la \u201cCentrale belge des syndicats uniques\u201d (CBSU).<\/p>\n

On peut se faire une id\u00e9e du rapport de force entre les syndicats \u201ccommunistes\u201d et socialistes d\u2019apr\u00e8s les chiffres des effectifs de la r\u00e9gion de Bruxelles.<\/p>\n

Avant-guerre, en 1937, le nombre de membres de la CGTB (socialiste) \u00e9tait de 47 200 affili\u00e9s. En avril 1945, ceux-ci n\u2019\u00e9taient plus que 23 000. En comparaison, la CBSU de la r\u00e9gion de Bruxelles comptait 45 000 adh\u00e9rents.<\/p>\n

Devant de pareils chiffres, les dirigeants socialistes sentaient le sol se d\u00e9rober sous leurs pieds. Bondas s\u2019effor\u00e7a de convaincre les dirigeants de la CSC de les rejoindre pour former un grand syndicat unique en Belgique, dans l\u2019espoir de diluer au maximum le poids des communistes.<\/p>\n

Mais les dirigeants de la CSC refus\u00e8rent, craignant eux-m\u00eames l\u2019influence que les communistes pourraient avoir sur les affili\u00e9s chr\u00e9tiens \u201cau sein d\u2019une esp\u00e8ce de front unique syndical<\/em>\u201d (H. Pauwels). Et puis bien s\u00fbr, ils pr\u00e9f\u00e9raient rester premiers dans le deuxi\u00e8me ou troisi\u00e8me syndicat, que deuxi\u00e8mes ou troisi\u00e8mes (derri\u00e8re les communistes) dans le premier appareil.<\/p>\n

Les Renardistes<\/strong><\/span><\/p>\n

C\u2019est l\u00e0 o\u00f9 un courant plus radical au sein des syndicalistes socialistes allait jouer un r\u00f4le d\u00e9cisif.<\/p>\n

Ce courant s\u2019organisait autour d\u2019Andr\u00e9 Renard, un permanent de la Centrale des m\u00e9tallurgistes de Li\u00e8ge. Renard s\u2019\u00e9tait form\u00e9 politiquement durant les ann\u00e9es 30, \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 les dirigeants de la CGTB s\u2019effor\u00e7aient vainement de conserver le contr\u00f4le de leurs appareils \u00e0 coups d\u2019exclusions de militants syndicaux indociles.<\/p>\n

La conclusion qu\u2019en avait retir\u00e9e Renard \u00e9tait qu\u2019il \u00e9tait impossible \u00e0 un permanent syndical ext\u00e9rieur, dont l\u2019exp\u00e9rience se limitait surtout \u00e0 la paperasse et aux n\u00e9gociations, de disputer l\u2019influence sur les travailleurs \u00e0 des militants implant\u00e9s dans une entreprise.<\/p>\n

Lib\u00e9r\u00e9 des camps de prisonniers de guerre en 1942, il d\u00e9cide de reconstruire la F\u00e9d\u00e9ration des Syndicats des M\u00e9tallurgistes (FSM, centrale de la CGTB). Il prend contact avec les militants FSM dans les entreprises:<\/p>\n

\u201c\u00a0Nous avons senti qu\u2019il ne serait plus possible de reb\u00e2tir le syndicat ni sur les anciens concepts, ni sur les anciennes m\u00e9thodes. L\u2019organisation s\u2019imposait, mais on voulait que l\u2019organisation fut ardente et qu\u2019aux id\u00e9es r\u00e9formistes mat\u00e9rialistes\u00a0<\/em>(dans le sens de\u00a0\u00ab\u00a0salariales, \u00e9conomiques\u00a0<\/em>\u00bb par opposition \u00e0\u00a0\u00ab\u00a0politiques\u00a0\u00bb<\/em>)\u00a0on substitue les id\u00e9es larges de la r\u00e9volution constructive<\/em>.\u201d<\/p>\n

Voil\u00e0 le climat politique que Renard d\u00e9couvre parmi\u2026 les militants syndicaux socialistes. L\u2019activit\u00e9 des militants communistes avait contribu\u00e9 \u00e0 r\u00e9pandre, parmi les m\u00e9tallurgistes (et les mineurs) une volont\u00e9 d\u2019action et des id\u00e9es politiques anti-capitalistes.<\/p>\n

Les renardistes ne vont pas h\u00e9siter \u00e0 reprendre les m\u00e9thodes radicales, le ton anti-patronal, le discours anti-capitaliste des militants communistes.<\/p>\n

Ils vont pouvoir profiter de ce que les militants communistes les plus politis\u00e9s et les plus aguerris abandonnent l\u2019organisation des travailleurs dans les entreprises pour s\u2019int\u00e9grer \u00e0 de petites cellules d\u2019actions pour la lutte arm\u00e9e.<\/p>\n

Et les renardistes vont litt\u00e9ralement pouvoir continuer le travail d\u2019organisation syndical l\u00e0 o\u00f9 les cadres communistes l\u2019ont laiss\u00e9.<\/p>\n

Ils organisent le travail syndical \u00e0 la base, dans les entreprises, pour amener les militants \u00e0 se mettre \u00e0 la t\u00eate des gr\u00e8ves de protestation contre les probl\u00e8mes de ravitaillement, puis, \u00e0 partir de 1943, contre les menaces de d\u00e9portation collective des travailleurs pour aller travailler en Allemagne.<\/p>\n

Cette menace mobilise massivement les travailleurs de Li\u00e8ge, Namur et Charleroi. Par milliers, parfois par dizaines de milliers, ils participent aux gr\u00e8ves, aux actions de sabotage de la production, par le ralentissement g\u00e9n\u00e9ral du travail, par les malfa\u00e7ons, par les jours ch\u00f4m\u00e9s.<\/p>\n

Les travailleurs mesurent leur force en voyant l\u2019impact de leurs actions, les reculs des autorit\u00e9s allemandes (m\u00eame si des d\u00e9portations de travailleurs ont bien lieu).<\/p>\n

Les industriels belges en profitent, eux, pour se racheter une bonne conduite: le baron de Launoy (Ougr\u00e9e-Marihaye), l\u2019entreprise Cuivre et Zinc (future Union Mini\u00e8re) financent les actions de la FSM, \u2026 tout en acceptant les commandes des Allemands.<\/p>\n

Pour en revenir \u00e0 Renard, la seule chose qu\u2019il refusa absolument de reprendre aux communistes \u00e9tait la lutte arm\u00e9e de petits groupes, ce qu\u2019il consid\u00e9rait comme \u201csuicidaire\u201d.<\/p>\n

C\u2019\u00e9tait une appr\u00e9ciation tr\u00e8s lucide de la situation et des possibilit\u00e9s de lutte. Les militants communistes les plus en vue des travailleurs qui avaient quitt\u00e9 les usines pour organiser la lutte arm\u00e9e dans de petites cellules clandestines furent d\u00e9cim\u00e9s par la r\u00e9pression.<\/p>\n

Bien s\u00fbr, chez Renard, le refus de ce type de lutte correspondait aussi au refus de toute perspective de lutte r\u00e9volutionnaire pour changer l\u2019ordre capitaliste.<\/p>\n

Certes, les escarmouches arm\u00e9es engag\u00e9es par les militants du Parti communiste \u00e9taient pleines d\u2019illusions, mais pour bon nombre de militants ouvriers communistes de la r\u00e9sistance, c\u2019\u00e9tait le d\u00e9but de la lutte arm\u00e9e r\u00e9volutionnaire.<\/p>\n

C\u2019est donc par ces m\u00e9thodes copi\u00e9es sur celle des communistes dans les entreprises et les quartiers que les renardistes vont regagner une influence et du cr\u00e9dit aupr\u00e8s de la classe ouvri\u00e8re, parmi laquelle de nombreux travailleurs avaient \u00e9t\u00e9 politis\u00e9s et avaient fait l\u2019exp\u00e9rience de luttes dans des conditions de clandestinit\u00e9 et d\u2019ill\u00e9galit\u00e9.<\/p>\n

Hostilit\u00e9 aux partis, aspiration \u00e0 l\u2019unit\u00e9 syndicale<\/strong><\/span><\/p>\n

En fait, parmi ces travailleurs politis\u00e9s, l\u2019\u00e9tat d\u2019esprit est \u00e0 la m\u00e9fiance envers les deux partis ouvriers, socialistes et communistes. D\u2019une part, ils n\u2019avaient pas oubli\u00e9 les trahisons des chefs socialistes en 1940. Et m\u00eame les dirigeants socialistes et syndicalistes qui ne s\u2019\u00e9taient pas compromis avec l\u2019occupant, ils leur paraissaient trop hostiles aux luttes et enclins \u00e0 tout sacrifier \u00e0 la conciliation avec les bourgeois.<\/p>\n

Le Parti communiste de son c\u00f4t\u00e9 leur inspirait des sentiments ambivalents. Ils avaient confiance dans les militants communistes qui avaient organis\u00e9 leurs luttes et souvent, les avaient gagn\u00e9s \u00e0 des id\u00e9es de lutte de classe.<\/p>\n

Mais ils se m\u00e9fiaient du Parti communiste, dont la politique leur paraissait trop souvent dict\u00e9e par l\u2019ob\u00e9issance aveugle \u00e0 Moscou.<\/p>\n

D\u2019autre part, le PC \u00e9tait stalinien c\u2019est-\u00e0-dire, dans les faits ,r\u00e9formiste et nationaliste, mais son image \u00e9tait peut-\u00eatre aussi, aux yeux d\u2019un certain nombre de travailleurs, trop li\u00e9e \u00e0 l\u2019id\u00e9e de \u00ab\u00a0r\u00e9volution\u00a0\u00bb, la R\u00e9volution russe avait \u00e0 l\u2019\u00e9poque \u00e0 peine plus de 25 ans\u00a0!<\/p>\n

Ces travailleurs exprimaient ces sentiments, dont certains \u00e9taient justifi\u00e9s, par un rejet des partis politiques en g\u00e9n\u00e9ral.<\/p>\n

Il aurait fallu qu\u2019existent des militants r\u00e9volutionnaires suffisamment implant\u00e9s et comp\u00e9tents, pour mesurer si un Parti r\u00e9volutionnaire aurait pu gagner de l\u2019influence dans cette p\u00e9riode ou si ce rejet des Partis socialistes et communistes \u00e9tait un rejet g\u00e9n\u00e9ral de tous les partis politiques.<\/p>\n

Les organisations dans lesquelles ils se reconnaissaient et auxquelles ils faisaient confiance, \u00e9taient ces nouveaux syndicats combatifs, plus d\u00e9mocratiques aussi sans \u00eatre r\u00e9volutionnaires, et surtout plus militants, CBSU communiste, MSU (Mouvement Syndical Unifi\u00e9) renardiste, entre lesquels ils ne voyaient pas vraiment de diff\u00e9rence.<\/p>\n

Ils aspiraient donc \u00e0 l\u2019unit\u00e9 entre ces organisations-l\u00e0, et se m\u00e9fiaient de tous ceux qui voulaient les opposer.<\/p>\n

Ce courant en faveur de l\u2019unit\u00e9 syndicale \u00e9tait tr\u00e8s puissant en 1944-45.<\/p>\n

Andr\u00e9 Renard va alors habilement s\u2019appuyer dessus pour pousser une majorit\u00e9 de militants et de cadres de ces nouveaux syndicats, \u00e0 prendre leur distance vis- \u00e0- vis du PC. Il va se faire l\u2019avocat de l\u2019ind\u00e9pendance syndicale vis- \u00e0- vis de tous les partis, en d\u00e9fendant l\u2019id\u00e9e que les syndicats n\u2019ont pas \u00e0 se m\u00ealer de politique, et que les partis n\u2019ont pas \u00e0 tenter de contr\u00f4ler les syndicats.<\/p>\n

Cette id\u00e9e est rapidement majoritaire parmi les travailleurs. C\u2019est donc sur cette base de l\u2019ind\u00e9pendance des nouveaux syndicats par rapports aux Partis ouvriers, communiste, mais aussi socialiste, que vont se rassembler les diff\u00e9rents groupements syndicaux, qui en gros, r\u00e9unissent les travailleurs socialistes et communistes, les travailleurs les plus conscients : la CGTB (\u00e0 pr\u00e9dominance socialiste), la CBSU (communiste), le MSU (renardiste) et la SGUSP (service public, communiste). Leur fusion, le 1er mai 1945, donne naissance \u00e0 la F\u00e9d\u00e9ration G\u00e9n\u00e9rale des Travailleurs de Belgique.<\/p>\n

En quelque sorte, le prix \u00e0 payer pour que ce nouveau syndicat soit ind\u00e9pendant du PC, c\u2019\u00e9tait qu\u2019il devienne ind\u00e9pendant du Parti socialiste. C\u2019\u00e9tait en r\u00e9alit\u00e9 une situation plus favorable au travail politique des militants du PC, qui ne pouvaient plus, comme c\u2019\u00e9tait le cas avant-guerre, \u00eatre exclus par des mesures d\u2019autorit\u00e9 des bureaucrates socialistes et qui avaient enti\u00e8re libert\u00e9 d\u2019exposer leurs id\u00e9es et leur point de vue au sein d\u2019un milieu de travailleurs conscients bien plus large que le seul milieu communiste.<\/p>\n

De plus, contrairement aux anciens syndicats socialistes d\u2019avant-guerre, la FGTB revendique ouvertement de ne pas se contenter de revendications mat\u00e9rielles, mais d\u2019avoir un but politique radical, la transformation de la soci\u00e9t\u00e9.<\/p>\n

Les statuts de la FGTB, qui existent encore aujourd\u2019hui, sont un r\u00e9sum\u00e9 de la doctrine d\u00e9velopp\u00e9e par Renard dans son effort pour int\u00e9grer les milieux ouvriers influenc\u00e9s par les communistes: \u201cla R\u00e9volution constructive<\/em>\u201d. C\u2019est un amalgame adroit des id\u00e9es r\u00e9volutionnaires et r\u00e9formistes, destin\u00e9 \u00e0 donner satisfaction \u00e0 la conscience acquise par les travailleurs durant les ann\u00e9es de guerre tout en laissant une large latitude aux interpr\u00e9tations et d\u2019applications r\u00e9formistes.<\/p>\n

Mais, \u00e0 cette occasion, est r\u00e9affirm\u00e9e la lutte des classes, une critique des trusts et de la mainmise du capital financier sur l\u2019\u00e9conomie et la soci\u00e9t\u00e9, le but de l\u2019abolition du salariat et des classes sociales et de la socialisation de la production.<\/p>\n

M\u00eame symboliques et hypocrites, car ne correspondant \u00e0 aucune volont\u00e9 r\u00e9elle de la part des dirigeants, ces id\u00e9es et ces th\u00e8mes s\u00e9lectionnent les travailleurs qui s\u2019y reconnaissent, ce qui cr\u00e9e un milieu ouvrier favorable pour les militants \u00ab\u00a0lutte de classe\u00a0\u00bb.<\/p>\n

Malheureusement, le PC n\u2019a tout simplement plus les moyens militants pour profiter de cette opportunit\u00e9. Il manque dramatiquement de cadres ouvriers. Tous les rapports des sections et f\u00e9d\u00e9rations communistes de 1945 et des ann\u00e9es suivantes signalent le cruel manque de militants capables d\u2019assumer les responsabilit\u00e9s d\u2019un travail syndical et d\u2019organisation des travailleurs.<\/p>\n

On peut avoir une id\u00e9e de l\u2019ampleur du probl\u00e8me en comparant les listes \u00e9lectorales des \u00e9lections de 1937 \u00e0 celle de 1946. Les candidats communistes de 1937 \u00e9taient, par choix politique, des militants ouvriers exp\u00e9riment\u00e9s et entour\u00e9s d\u2019un large milieu dans le monde du travail. Sur les listes d\u2019apr\u00e8s-guerre, 8 sur 10 ont disparu.<\/p>\n

Le PC est bien\u00a0\u00ab\u00a0le parti des fusill\u00e9s<\/em>\u00a0\u00bb, comme le proclament ses affiches \u00e9lectorales. Mais \u00ab\u00a0fusill\u00e9s\u00a0\u00bb pour d\u00e9fendre une politique stalinienne contraire aux int\u00e9r\u00eats fondamentaux des travailleurs.<\/p>\n

En chiffres absolus, les effectifs du PC ont augment\u00e9. Mais ce ne sont plus les militants de 37, ni de 41-42. Ceux qui les ont remplac\u00e9s sont venus au PC sur base de sa politique nationaliste et de lutte terroriste du Front de l\u2019Ind\u00e9pendance. Ce sont souvent des intellectuels, des m\u00e9decins, des avocats, des artistes, qui ont de la sympathie pour le communisme, mais n\u2019ont aucun moyen d\u2019assumer un travail militant dans les entreprises.<\/p>\n

Voil\u00e0 ce que signifiait \u201cune politique suicidaire<\/em>\u201d, comme l\u2019avait estim\u00e9 Andr\u00e9 Renard. Il ne parlait pas du danger encouru par les individus. Il voulait dire que c\u2019\u00e9tait un suicide de l\u2019organisation.<\/p>\n

Pour mettre la mesure \u00e0 son comble, le PC va ruiner ses faibles forces en quelques ann\u00e9es. De mars 46 \u00e0 mars 47 il forme \u201cun Gouvernement des gauches\u201d avec le PSB.<\/p>\n

La bourgeoise laisse aux partis ouvriers le soin d\u2019assurer l\u2019ordre, le d\u00e9sarmement des r\u00e9sistants, et la protection de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e capitaliste, dans un contexte o\u00f9 la police qui a collabor\u00e9 jusque durant les derniers mois aux d\u00e9portations n\u2019est pas la mieux plac\u00e9e pour le faire.<\/p>\n

Et puis les 5 ministres communistes sont plac\u00e9s dans des minist\u00e8res, comme le ravitaillement, o\u00f9 ils doivent affronter le m\u00e9contentement populaire.<\/p>\n

La situation change avec le d\u00e9but de la guerre froide, dont le signal est lanc\u00e9 par le plan Marshall. Le PC quitte le gouvernement et se lance dans une tentative de d\u00e9stabilisation politique qui se veut un soutien \u00e0 l\u2019URSS.<\/p>\n

Dans une politique aventureuse, le PC d\u00e9clenche des manifestations arm\u00e9es, des gr\u00e8ves, compl\u00e8tement \u00e0 contre-courant du reste des travailleurs. En 1948, lors de gr\u00e8ves d\u00e9clench\u00e9es contre le plan Marshall, des milliers d\u2019ouvriers qui ont suivi les communistes sont licenci\u00e9s, dont 800 \u00e0 la Poste centrale de Bruxelles, bastion du PC depuis 1941.<\/p>\n

La perte de cr\u00e9dit et d\u2019influence du parti est rapide, comme le r\u00e9v\u00e8lent les \u00e9lections d\u2019apr\u00e8s-guerre. Si on regarde les r\u00e9sultats en Wallonie, o\u00f9 le PCB est le plus implant\u00e9 et o\u00f9 se trouve le gros de l\u2019\u00e9lectorat ouvrier, on observe le recul : \u00e9lections de 1946\u00a0: 21% des voix; 1949\u00a0: 12%; 1950\u00a0: 7,9%\u2026<\/p>\n

Le d\u00e9voiement nationaliste du mouvement ouvrier<\/strong><\/span><\/p>\n

La Question royale<\/strong><\/span><\/p>\n

Pourtant, cet effondrement du PC ne va pas entra\u00eener un recul correspondant de la combativit\u00e9 et de la conscience des travailleurs. C\u2019est ce que met en \u00e9vidence la Question royale en 1950.<\/p>\n

De quoi s\u2019agissait-il ?<\/p>\n

Aux \u00e9lections de 1949, le Parti socialiste, au pouvoir depuis la fin de la guerre, subit un d\u00e9saveu de la part de ses \u00e9lecteurs et les partis de droite, PSC et lib\u00e9raux, obtiennent une confortable majorit\u00e9.<\/p>\n

Les milieux bourgeois veulent mettre \u00e0 profit ce d\u00e9placement des forces \u00e9lectorales vers la droite pour remettre en cause les concessions faites en 1945 aux travailleurs et aux organisations r\u00e9formistes, afin d\u2019augmenter leurs profits.<\/p>\n

Cette offensive est li\u00e9e \u00e0 un aspect symbolique, le retour du roi L\u00e9opold III sur le tr\u00f4ne. Dans le parcours personnel du roi, beaucoup de bourgeois et de petits- bourgeois peuvent en effet se reconna\u00eetre: ils ont plus ou moins sympathis\u00e9 avec l\u2019ordre nouveau en 1940, ont accept\u00e9 la pr\u00e9sence de l\u2019arm\u00e9e allemande ou ont m\u00eame \u00e9t\u00e9 collabos durant la guerre et ils ont fait profil bas \u00e0 la lib\u00e9ration.<\/p>\n

Le retour de L\u00e9opold III est pour eux l\u2019occasion de tourner la page de 1945 et de renvoyer aux oubliettes les espoirs de changements sociaux des travailleurs.<\/p>\n

C\u2019est du reste bien ainsi que le comprennent les travailleurs, qui sont largement hostiles \u00e0 L\u00e9opold III.<\/p>\n

Le PSB, qui s\u2019\u00e9tait d\u00e9barrass\u00e9 de la concurrence du PC sur sa gauche, n\u2019h\u00e9sita pas \u00e0 enfourcher ce sentiment pour mener son propre combat politique: contre ses adversaires \u00e9lectoraux catholiques. Les leaders et la presse socialistes firent monter l\u2019indignation pendant des mois, en retrouvant des accents anti-royalistes et r\u00e9publicains.<\/p>\n

L\u2019appareil et la direction de la FGTB avaient des motivations plus profondes pour se lancer dans la bagarre. Ils craignaient que le retour du roi ne soit aussi le d\u00e9but d\u2019une remise en cause de leurs pr\u00e9rogatives et de leur r\u00f4le.<\/p>\n

C\u2019est ce qu\u2019explique Renard quand il pr\u00e9conise que la FGTB mette toutes ses forces dans la lutte \u00e9lectorale de 1949 pour le PSB et contre le parti social-chr\u00e9tien qui soutient le retour de L\u00e9opold III:<\/p>\n

\u00ab\u00a0Il faut s\u2019engager \u00e0 fond dans la campagne \u00e9lectorale (\u2026). Il s\u2019agit de l\u2019instauration d\u2019un r\u00e9gime d\u00e9mocratique \u00e0 base \u00e9conomique et sociale et qui donne toutes ses chances de r\u00e9aliser notre programme, ou de l\u2019instauration d\u2019un r\u00e9gime \u00e0 base de pouvoir personnel, \u00e0 base corporatiste qui jugulera surtout les syndicats<\/em>.\u00a0\u00bb<\/p>\n

Les remises en causes des appareils se doublent d\u2019attaques contre le r\u00e9gime des pensions et la s\u00e9curit\u00e9 sociale. Sous l\u2019effet de la mobilisation du parti et du syndicat socialistes, le m\u00e9contentement monte chez les travailleurs.<\/p>\n

Le 12 mars 1950, un r\u00e9f\u00e9rendum est organis\u00e9 pour l\u00e9gitimer le retour du roi. Il donne une majorit\u00e9 de OUI, mais les travailleurs des centres urbains et industriels, en Flandre comme en Wallonie ont vot\u00e9 contre en tr\u00e8s grande majorit\u00e9.<\/p>\n

La direction de la FGTB d\u00e9cide alors de jouer un atout. Le 21 mars 1950, lors d\u2019une r\u00e9union du bureau national de la FGTB, Andr\u00e9 Renard \u00e9voque \u201cl\u2019id\u00e9e f\u00e9d\u00e9raliste<\/em>\u201d comme \u201cun moyen puissan<\/em>t\u201d pour faire plier le roi et le pouvoir.<\/p>\n

En clair, un chantage au s\u00e9paratisme de la Wallonie pour que le roi renonce au tr\u00f4ne.<\/p>\n

C\u2019est avec cette id\u00e9e en t\u00eate que Renard se rend au \u201cCongr\u00e8s wallon\u201d \u00e0 propos de la \u201cQuestion royale\u201d, qui se tient \u00e0 Charleroi le 26 mars. Ce \u201cCongr\u00e8s\u201d est organis\u00e9 par un mouvement d\u2019autonomistes wallons\u2026 jusque-l\u00e0 groupusculaire.<\/p>\n

S\u2019adressant aux congressistes, A. Renard leur dit:<\/p>\n

\u00ab\u00a0Nous vous apportons les forces organis\u00e9es de 85 000 travailleurs de Li\u00e8ge. Il est certain que les autres f\u00e9d\u00e9rations suivront. C\u2019est l\u2019arm\u00e9e du travail qui vous rejoint\u00a0<\/em>\u00bb<\/p>\n

\u00ab\u00a0Quand le roi sera rentr\u00e9, on donnera un aliment particulier aux gr\u00e8ves, les Wallons devront parler de la n\u00e9cessit\u00e9 pour eux de d\u00e9tacher leur r\u00e9gion d\u2019une r\u00e9gion cl\u00e9ricalis\u00e9e<\/em>.\u00a0\u00bb (l\u2019Eglise, influente en Flandre, avait donn\u00e9 comme consigne de voter OUI au r\u00e9f\u00e9rendum).<\/p>\n

Bien s\u00fbr, il y a dans le chef de Renard une grande part de bluff. On n\u2019apporte pas, comme un paquet, la conscience politique de 85 000 travailleurs, \u00e0 un groupe inexistant sur le plan politique.<\/p>\n

C\u2019est un bluff aussi \u00e0 l\u2019\u00e9gard du gouvernement belge, car il sp\u00e9cule bien s\u00fbr sur le fait qu\u2019il va reculer, et l\u00e0-dessus, son calcul va s\u2019av\u00e9rer juste, gr\u00e2ce \u00e0 la tournure des \u00e9v\u00e9nements.<\/p>\n

Car la classe ouvri\u00e8re va r\u00e9agir. Des gr\u00e8ves spontan\u00e9es \u00e9clatent lors de la victoire du OUI au r\u00e9f\u00e9rendum, en mars. Mais c\u2019est surtout lors du retour du roi en Belgique, fin juillet, que d\u00e9marre une impressionnante vague de gr\u00e8ves partout dans le pays, mais surtout en Wallonie o\u00f9 se trouve le gros de la classe ouvri\u00e8re. Il y a des attentats \u00e0 l\u2019explosif, des \u00e9meutes contre lesquelles la gendarmerie tire en faisant plusieurs morts.<\/p>\n

Mais les gr\u00e8ves ne cessent pas, et des groupes de travailleurs ressortent les armes de la r\u00e9sistance pour d\u00e9fendre les piquets de gr\u00e8ve. La presse bourgeoisie parle de mouvement insurrectionnel.<\/p>\n

C\u2019est dans ce contexte, alors que des rapports de la s\u00fbret\u00e9 de l\u2019Etat sur l\u2019existence de piquets arm\u00e9s sont d\u00e9pos\u00e9s sur les bureaux du cabinet du roi et des ministres, que la menace s\u00e9paratiste de Renard va \u00eatre prise au s\u00e9rieux.<\/p>\n

D\u2019autant qu\u2019au sein de la FGTB wallonne comme de l\u2019aile francophone du PSB, se mettent en avant une s\u00e9rie de seconds couteaux qui semblent pr\u00eats \u00e0 tirer parti d\u2019\u00e9v\u00e9nements dramatiques, comme des heurts arm\u00e9s entre la population et la police, pour se lancer dans l\u2019aventure d\u2019une ind\u00e9pendance wallonne. Renard accepte d\u00e9j\u00e0 un poste de ministre de la d\u00e9fense dans un gouvernement wallon potentiel.<\/p>\n

Bien entendu, une s\u00e9cession de la Wallonie dans ces circonstances n\u2019aurait rien eu \u00e0 voir avec une r\u00e9volution socialiste. La s\u00e9cession de la Belgique des Pays Bas en 1830, par exemple, \u00e9tait sortie d\u2019une \u00e9meute populaire victorieuse, sans que cela entra\u00eene le moindre progr\u00e8s social.<\/p>\n

Mais le pouvoir belge va effectivement reculer devant ce risque de s\u00e9cession. Le roi L\u00e9opold III abdiquera en effet pour laisser la place \u00e0 son fils, Baudouin Ier.<\/p>\n

En attendant, le mouvement wallon \u00e9tait sorti de l\u2019anonymat. Il n\u2019allait, bien entendu, pas susciter l\u2019engouement imm\u00e9diat des travailleurs wallons. Mais c\u2019\u00e9tait une perspective qui avait \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e aux cadres interm\u00e9diaires des appareils syndicaux, qu\u2019ils allaient reprendre au fil des ann\u00e9es et d\u00e9fendre parmi les travailleurs.<\/p>\n

D\u2019autant que les dirigeants du PSB, majoritairement francophones, se d\u00e9douan\u00e8rent de leur propre manque de perspectives devant les travailleurs en expliquant que la r\u00e9alisation des transformations sociales qu\u2019ils attendaient \u00e9tait impossible dans le cadre d\u2019un Etat belge domin\u00e9 num\u00e9riquement par une population flamande rurale, catholique et royaliste.<\/p>\n

Le d\u00e9clin industriel wallon et l\u2019essor de la Flandre<\/strong><\/span><\/p>\n

\u00c0 la fin des ann\u00e9es 50, une circonstance va favoriser l\u2019impact des id\u00e9es d\u2019autonomie wallonne\u00a0: le d\u00e9clin industriel.<\/p>\n

Les charbonnages wallons ne sont plus concurrentiels avec les gisements \u00e0 ciel ouvert exploit\u00e9s aux USA et le p\u00e9trole commence \u00e0 remplacer le charbon comme combustible industriel. Les charbonnages ferment les uns apr\u00e8s les autres, suscitant une inqui\u00e9tude croissante parmi les travailleurs.<\/p>\n

La sid\u00e9rurgie, autre principal pourvoyeur d\u2019emploi, para\u00eet elle aussi menac\u00e9e par son retard technique. Les capitalistes ont tr\u00e8s peu r\u00e9investi leurs b\u00e9n\u00e9fices dans de nouvelles industries en Wallonie; en fait ils les ont surtout plac\u00e9s dans des pr\u00eats lucratifs \u00e0 l\u2019\u00e9tranger\u2026 ou en Flandre.<\/p>\n

Car, parall\u00e8lement, la Flandre commence son envol \u00e9conomique, et b\u00e9n\u00e9ficie notamment d\u2019importants investissements am\u00e9ricains, dans l\u2019industrie automobile, notamment (Ford, Opel-GM). Le gouvernement belge consacre de gros moyens pour d\u00e9velopper des infrastructures, dans le port d\u2019Anvers, le r\u00e9seau d\u2019autoroutes, le r\u00e9seau ferr\u00e9, pour se mettre au service de ces capitalistes, comme le font toujours et partout les gouvernements.<\/p>\n

A cette occasion, l\u2019aile wallonne de la FGTB va ressortir son programme de r\u00e9forme de structure et l\u2019accoupler avec la revendication d\u2019autonomie de la Wallonie.<\/p>\n

Les renardistes expliquent que le gouvernement belge est domin\u00e9 par des partis flamands qui se moquent des probl\u00e8mes de la Wallonie et qu\u2019elle ne pourra r\u00e9soudre ses probl\u00e8mes qu\u2019en prenant son destin en main.<\/p>\n

Ce discours passe pour radical et anti-capitalistes car il d\u00e9nonce la mainmise des trusts sur la vie \u00e9conomique et pr\u00e9conise leur nationalisation ainsi que celle des banques et de l\u2019\u00e9nergie.<\/p>\n

Mais impossible, pr\u00e9tendent les renardistes, de r\u00e9aliser un tel programme tant que l\u2019on sera soumis \u00e0 une Flandre catholique. Seule une Wallonie autonome aurait une majorit\u00e9 socialiste qui pourrait le r\u00e9aliser.<\/p>\n

Malheureusement, aucune force politique, ni le PC, ni l\u2019extr\u00eame-gauche, ne tente de d\u00e9noncer ces illusions et ce discours nationaliste devant les travailleurs.<\/p>\n

Pire! Le groupe de la IV\u00e8me<\/sup>\u00a0Internationale, qui milite clandestinement au sein du PSB dans le groupe \u201cla Gauche\u201d, contribue \u00e0 confirmer l\u2019image de Renard comme leader ouvrier radicalement anti-capitaliste :\u00ab\u00a0L\u2019aile gauche (de la FGTB) subit l\u2019empreinte de la forte personnalit\u00e9 d\u2019Andr\u00e9 Renard. Le dirigeant dynamique des m\u00e9tallurgistes de Li\u00e8ge avait conserv\u00e9 de sa jeunesse de fortes sympathies anarcho-syndicalistes (\u2026) Renard avait compris fort t\u00f4t l\u2019impasse d\u2019une politique syndicale qui se contente de lutter avec le patronat pour une meilleure r\u00e9partition du revenu national. Il r\u00e9clama une politique syndicale plus dynamique, plus radicale, qui mettrait le r\u00e9gime capitaliste lui-m\u00eame en question<\/em>.\u00a0\u00bb<\/p>\n

Ernest Mandel, \u201cLa Gauche\u201d, 1964<\/p>\n

\u00c0 ce portrait tr\u00e8s flatteur, il est utile de comparer celui qu\u2019en faisaient les services d\u2019informations de l\u2019Ambassade britannique \u00e0 Bruxelles, dans l\u2019imm\u00e9diat apr\u00e8s- guerre : \u00ab\u00a0En priv\u00e9, il abandonne la touche de trotskysme dont il assaisonne ses discours publics; et son anarcho-syndicalisme se r\u00e9duit \u00e0 la croyance que, compte tenu de l\u2019actuelle situation politique en Belgique, il y a encore une certaine place pour l\u2019action en marge des institutions<\/em>.\u00a0\u00bb<\/p>\n

Quel dommage que les travailleurs qui lisaient \u00ab\u00a0La Gauche\u00a0\u00bb n\u2019aient pas pu lire ce genre d\u2019appr\u00e9ciation\u00a0! Une majorit\u00e9 d\u2019entre eux n\u2019auraient sans doute pas \u00e9t\u00e9 du m\u00eame avis, mais ils auraient \u00e9t\u00e9 dans un second temps moins pris au d\u00e9pourvu par la suite des \u00e9v\u00e8nements.<\/p>\n

Ce d\u00e9bat et ces id\u00e9es autour de Renard (et de la Gauche) progressent surtout parmi les milieux politis\u00e9s et syndicaux. Il a forc\u00e9ment un certain impact sur les travailleurs wallons, mais sans aller jusqu\u2019\u00e0 devenir une r\u00e9elle aspiration \u00e0 l\u2019autonomie. Et comme le reconna\u00eet Renard lui-m\u00eame, \u201cl\u2019id\u00e9e de solidarit\u00e9 de classe est un sentiment profond dans la classe ouvri\u00e8re<\/em>\u201d, qui consid\u00e8re que, \u00ab\u00a0Wallons ou Flamands<\/em>,\u00a0les travailleurs sont confront\u00e9s \u00e0 un ennemi commun<\/em>\u201d.<\/p>\n

Un grand merci:\u00a0http:\/\/www.photodaniel.eu\/album\/greves-generales\/<\/a><\/p>\n

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